Le projet Dodéca a pour objectif de recenser, classer et archiver les douze* proposés par les différents contributeurs du projet.
* Est considéré comme un « douze » un élément de la vie courante, une information, un détail, un énoncé, une liste quelconque, une expression, un renseignement, une situation, un titre, une formule, un procédé, une indication, comportant le nombre ou le mot douze dans son énoncé même ou dans ses propriétés.
Il consiste à collectionner – dans le sens de faire des listes – des items aussi différents que les douze Communautés Urbaines de France en 1998, le nom des douze signes de l’astrologie chinoise, les douze médicaments destinés à soigner les maux de gorge déremboursés à partir du 30 septembre 2005 ou, plus prosaïquement encore, les douze règles d’or du détachage proposées par le site toutclean.com.
Il y avait à l’origine trois grandes catégories de douze :
Les « Petits-douze »
exemple : un alexandrin, le département de l’Aveyron, un film de Robert Aldrich.
Ces items comportent le nombre douze de par leur énoncé ou leur propriété : un alexandrin comporte douze syllabes, le département de l’Aveyron le numéro douze sur les plaques d’immatriculation et le film de Robert Aldrich auquel il est fait allusion est évidemment « Les douze salopards« .
Le rapport qu’entretiennent ces items avec le nombre douze est assez léger dans la mesure où le douze est ici juste un élément cardinal et n’est pas énumérable.
À ce titre-là, peuvent faire partie de cette première liste toutes les choses, les objets, les personnes, les parutions, les énoncés… qui ont plus de douze éléments, le douzième constituant l’élément marquant de la liste. Par exemple, le numéro de la collection Photo-Poche éditée par le Centre National de la Photographie consacré au photographe Duane Michals comporte le numéro douze : c’est un petit douze au même titre que la giroselle (Dodecatheon pauciflorum) qui a la particularité d’avoir douze pétales inversés, ou que la route nationale douze qui relie Paris à Brest.
Les « Grands-douze »
exemple : les candidats à l’élection présidentielle française en 1974, les jugements établis par Emmanuel Kant dans la deuxième section de la logique transcendantale, les douze hommes ayant marché sur la lune.
Ces éléments comportent nécessairement douze items énumérables pour lesquels l’ordre d’énumération n’a pas d’importance intangible. Bien sûr il est toujours possible de classer les candidats à l’élection présidentielle de 1974 suivant leur score au premier tour, suivant leur âge ou suivant leur ordre d’inscription devant le Conseil Constitutionnel, mais ce classement demeure au bout du compte artificiel et ne leur permet pas d’appartenir à la catégorie des « très-grands-douze ».
Les « Très-grands-douze »
exemple : les mois de l’année, les travaux d’Hercule, l’échelle de Mercalli.
Ces éléments comportent non seulement douze items énumérables, mais l’ordre de leur énumération ne peut-être raisonnablement changé. Soit qu’il indique le passage inexorable du temps, pour les mois de l’année, soit l’ordre dans lequel se sont déroulés des événements, ce qui est finalement à peu près la même chose, pour les travaux d’Hercule par exemple, soit qu’il indique un classement (et non seulement une énumération ordonnée) soit qu’il exprime une intensité de plus en plus marquée, pour l’échelle de Mercalli ou celle de Beaufort par exemple.
À côté de cette nomenclature officielle, il a été défini, avec l’expérience de la collecte et avec le temps, quatre autres catégories de douze qui peuvent compléter ou recouvrir partiellement les trois catégories essentielles :
Les « Éléments douzement remarquables »
Lorsque certains « petits-douze » ont des liens entre eux qui se combinent ou se répondent, ils peuvent alors créer des situations douzement remarquables.
C’est le cas, par exemple, de la ligne de métro numéro douze à Paris en 2012, dont le douzième arrêt, « Assemblée Nationale » se faisait devant un monument dodécastyle, c’est à dire comportant douze colonnes en façades. (La ligne 12 a depuis été prolongée et le douzième arrêt ne se fait plus devant l’Assemblée Nationale)
Cet exemple est un élément douzement remarquable d’ordre 3 car il comporte 3 douze dans son énoncé.
Un autre exemple d’ordre 3 également : le fameux « coup de boule » de Zinédine Zidane lors de la finale de la coupe du monde 2006 de football, qui a eu lieu lors du dernier des douze matchs disputé par Zinédine Zidane dans une phase finale, à douze minutes du coup de sifflet final et qui lui valut le douzième carton rouge direct de sa carrière.
Les éléments douzement remarquables d’ordre 2 sont relativement nombreux, ceux d’ordre 4 relativement rares et ceux d’un ordre supérieur à 4 ont souvent été construits spécifiquement.
exemple : la Conférence12 (en 12 signes) a eu lieu le 12/12/12 et était articulée en douze parties. La dernière (questions/réponses) a vu la même question (Pourquoi le douze ?) posée douze fois et recevoir douze réponses différentes.
Les « super-douze »
Lorsque certains grands douze ou très grands douze donnent lieu à une énumération de douze items énumérables à leur tour en douze éléments.
Il y a peu d’exemple de Super-douze et le seul révélé par Ph-L P lors de la conférence12 est le programme de lecture proposé par le blog Yspaddaden.com (qui n’existe plus désormais) et qui établissait la liste de douze livres issus de douze catégories différentes (auteurs espagnols contemporains, Nobel de littérature, auteur en Mc… etc.) à lire en 2012.
Les « théoriquement douze »
Il s’agit ici de regrouper ici tous les douze dont on se rend compte lorsque l’on tente leur énumération qu’il ne pas sont exactement douze en réalité.
exemples : les douze divinités olympiennes sont indubitablement douze, mais passées les neuf premières sur lesquelles tout le monde est d’accord (Zeus, Héra, Poséidon, Arès, Hermès, Héphaïstos, Athéna, Apollon et Artémis) il reste encore cinq autres divinités qui peuvent prétendre intégrer la liste (Hestia, Déméter, Aphrodite, Dionysos et Hadès).
Même chose pour les îles du Dodécanèse qui sont en réalité quinze à revendiquer leur appartenance à l’archipel tandis que les dirty-dozen, liste de douze polluants organiques persistants, sont en réalité dix-sept quand on les énumère, la liste s’étant allongée au cours du temps mais ayant gardé le même titre.
Les « douze de mauvaise foi »
exemple : La ligne BE12 dans le Voironnais comporte 14 arrêts en comptant le départ de la ligne et le terminus.
Il est pourtant tout à fait correct d’énoncer que la ligne BE12 dans le Voironnais comporte douze arrêts intermédiaires qu’il serait même possible de lister si l’envie nous en prenait.
On l’aura compris, il s’agit ici de tordre non la réalité, mais un peu la formulation pour retomber sur le nombre douze sans jamais mentir cependant.